Bonjour Camila, peux-tu te présenter en quelques mots?
Camila : Je m’appelle Camila. Je suis la responsable de l’Espace Rencontre Information (ERI territorial du Gard) à l’ICG. J’y travaille depuis dix ans.
Quelle est ta fonction au sein de la structure ?
Camila : Ma mission au sein de l’ERI est, tout d’abord, d’accueillir les visiteurs, que cela soit les patients ou les proches, et les accompagner tout au long du parcours de soins. De leur proposer un espace bienveillant où ils puissent se poser pour échanger sur les différents sujets qui les préoccupent par rapport à la maladie et leur quotidien ainsi que trouver les informations en réponse à leurs questionnements.
Ils peuvent venir chercher tous types d’informations liées à la maladie. Je vais les aider à trouver les réponses dont ils ont besoin et/ou les orienter vers d’autres professionnels de santé ou des structures externes.
Ensuite, il y a une partie de mon travail qu’on ne voit pas forcément. Cela consiste en la création et la mise en place de projets, d’activités qui répondent aux besoins des patients et des proches.
Cela induit le développement de partenariats avec des professionnels de santé et des associations pour mettre en place ces projets.
Pour finir, j’effectue un travail de veille documentaire afin de proposer aux visiteurs des brochures et des informations pertinentes.
Quel est ton parcours scolaire ?
Camila : J’ai étudié les sciences humaines et sociales et obtenu un master recherche en communication et éducation et un master professionnel en éducation et promotion santé.
J’ai ensuite réalisé une formation en relation d’aide et écoute active, justement pour pouvoir accompagner les patients et pouvoir leur octroyer un espace bienveillant où il y a une écoute active, c’est- à- dire une écoute centrée sur la personne.
Peux-tu nous raconter ta journée type ?
Camila : Il n’y a pas vraiment de journées types. L’ERI est un espace ouvert, sans rendez- vous.
Dès que j’arrive sur place, j’ouvre la porte et la laisse ouverte jusqu’à ce que je reparte le soir. Les journées vont être rythmées par rapport aux visites.
Entre deux visites, je fais du travail administratif et de gestion de projet.
Quand une personne vient me voir, l’échange va dépendre de ses besoins, de ce qu’elle cherche. Je n’ai donc aucune idée par avance de la durée ou du contenu de l’entretien. Je m’adapte aux visiteurs.
Par exemple, il peut y avoir un patient à qui on vient d’annoncer la maladie, il veut donc avoir plus d’informations sur la pathologie et les traitements. Je vais lui montrer différentes brochures que l’on a et le laisser repartir avec ces informations.
Deux minutes après, je peux accueillir une patiente qui est en plein traitement, qui a beaucoup de difficultés pour communiquer avec ses proches. Elle a besoin de se poser, d’échanger. Nous allons donc prendre le temps qu’il faut pour qu’elle puisse exprimer son mal-être, ses émotions, et, peut-être, trouver des réponse aux questions qu’elle se pose.
Avec qui travailles-tu au quotidien ?
Camila : À vrai dire je travaille plutôt en autonomie. Mes relations au quotidien sont surtout avec les patients et les proches mais je suis constamment en contact avec tous les professionnels qui travaillent dans l’établissement.
Qu’est ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Camila : La diversité des missions. D’une part, avoir l’opportunité de travailler avec les patients et les proches et pouvoir les accompagner dans leur quotidien. Et, d’autre part, réaliser des projets, des activités qui vont faciliter la vie des patients, qui vont répondre à leurs besoins. Cela me permet de travailler en équipe avec tous les professionnels de santé au service des patients.
Qu’est ce qui te donne le plus de satisfaction dans ton métier ?
Camila : Ma plus grande satisfaction c’est quand un patient ressort de l’ERI soulagé.
Quand à la fin des traitements, un patient vient vous dire que l’ERI lui a apporté une aide précieuse, on se sent vraiment utile.
Quelles sont les difficultés liées à ton métier ?
Camila : On travaille avec des personnes en souffrance. Les patients et les proches vivent des moments difficiles.
Donc quand on travaille dans ce secteur, il faut savoir se protéger, prendre du recul.
On reçoit plusieurs personnes dans la même journée, avec différentes histoires de vie, différentes problématiques, qui peuvent nous toucher. Il faut accueillir les émotions que nous ressentons lors de chaque entretien afin de les laisser partir et pouvoir recevoir le prochain visiteur avec la même disponibilité que le précédent. Il faut rester accueillant et souriant, peu importe ce que l’on a vécu lors des derniers échanges. C’est une mécanique difficile qu’on acquiert avec l’expérience.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ton métier?
Tout d’abord, il faut aimer les gens. Il faut être bienveillant et avoir le sens de l’écoute.
S’il fallait résumer le métier en trois mots.
Je dirais écouter, être disponible et informer.