Bonjour Amandine, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Amandine : Je suis la responsable qualité et gestion des risques d’Oncogard. Je m’assure du management de la qualité et de la sécurité des processus de soins lors de la prise en charge du patient.
Quelle est ta fonction au sein de la structure ?
Amandine : Je m’occupe d’animer le système de management de la qualité et de gestion des risques avec un double objectif: le respect des exigences de nos autorités de tutelle (l’ARS et l’ASN) et le maintien de notre certification Iso 9001 qui démontre notre engagement pour la satisfaction de nos patients.
Mon rôle est de mettre du liant entre les acteurs et de les accompagner pour sans cesse optimiser notre organisation au service des patients, du personnel mais aussi des projets du centre Oncogard, que cela soit lié à la mise en place de nouvelles machines, de nouvelles pratiques ou tout simplement pour trouver des solutions organisationnelles face aux difficultés du quotidiens. Je relie les différents services entre eux et veille à les faire travailler en harmonie avec comme préoccupation première la sécurité et la qualité des soins.
Quel est ton parcours scolaire ?
Amandine : J’ai d’abord obtenu une licence en Sciences de l’Environnement puis un Master Qualité Sécurité Environnement que j’ai pu réaliser en alternance à l’ESEQ de Montpellier. Cela m’a donné la possibilité de travailler dans différents secteurs (industrie chimique, transports, BTP), car cette formation aborde le management des risques au sens large et permet une grande polyvalence.
J’ai toujours eu de l’appétence pour le domaine médical. Initialement, je voulais être médecin donc j’ai cherché à me rapprocher de ce domaine en exerçant d’abord en Clinique puis des changements de vie personnels m’ont amené à rejoindre Oncogard et la radiothérapie.
Depuis combien d’années fais-tu ce métier ?
Amandine : Au sein d’Oncogard, cela va faire 4 ans en janvier. Je suis arrivé en 2020, juste avant la crise du Covid. Mais cela va faire 14 ans que je pratique mon métier.
Peux-tu nous raconter ta journée type ?
Amandine : Chaque matin quand j’arrive, je regarde mes mails et mon agenda. Je gère les demandes selon leurs priorités puis je m’attelle à la poursuite de travail de fond tel que la rédaction de procédures, la réalisation d’audits, du suivi statistique….
En fonction de mon planning, et de potentielles réunions prévues. J’alterne entre plusieurs dossiers ouverts que je fais avancer petit à petit, les uns en parallèle des autres. Il y a des journées ou j’ai plus de réunions ou de groupes de travail et d’autres où je travaille davantage seule sur de la mise à jour documentaire, des supports de communication, la mise en œuvre d’actions d’amélioration identifiées en groupes de travail. En réalité je n’ai pas de journée type même si certaines thématiques reviennent de façon périodique.
As-tu un exemple d’atelier que tu animes pour le compte d’Oncogard ?
Amandine : Il y a un atelier/réunion qui est réalisé mensuellement, nous le l’appelons le CREX (le comité de retour d’expérience). Son but est d’analyser les événements indésirables survenus durant le mois précédent. Après cette réunion, je rédige le compte-rendu, et enregistre les solutions proposées dans un plan d’actions qui permet de suivre leur mise en place effective.
Avec qui travailles-tu au quotidien ?
Amandine : Avec tout le monde et avec personne en particulier.
Il y a certaines journées où je ne vois personne car je vais travailler sur de l’administratif, de la gestion documentaire, rédiger des compte-rendus et d’autres où je vais enchaîner réunions et groupes de travail avec les différents services du centre selon les priorités.
Mes partenaires privilégiés sont tout de même les Physiciennes qui sont très impliquées dans l’organisation des processus de traitement mais aussi les Manips, les Radiothérapeutes et les cadres administratifs qui ont l’expertise métier indispensable pour mener à bien la prévention des risques et l’amélioration continue de nos pratiques.
As-tu un exemple de process ou d’actions mises en place pour renforcer la sécurité dans le traitement par radiothérapie ?
Amandine : Typiquement il y a l’identitovigilance. Il s’agit de demander au patient son nom, son prénom et sa date de naissance, avant chaque étape de sa prise en charge lors de son traitement de radiothérapie. Chaque traitement étant dimensionné “sur mesure” selon la morphologie du patient et sa pathologie, c’est une mesure de sécurité visant à s’assurer de délivrer le bon traitement à la bonne personne.
Il a été demandé aux manipulateurs, lors de leur consultation d’annonce paramédicale, de bien expliquer aux patients que nous allions leur demander à plusieurs reprises leur identité de manière précise. Beaucoup de patients viennent tous les jours et c’est vrai que parfois ils ont du mal à comprendre pourquoi on leur demande plusieurs fois leur nom. Ils ont l’impression que le personnel ne les reconnaît pas alors qu’ils sont venus la veille.
Donc c’est aussi ça le management qualité et gestion des risques. Il s’agit d’anticiper les problèmes mais aussi de communiquer aux protagonistes la mise en place des solutions. On évite ainsi les incompréhensions et les possibles frustrations.
Pourquoi as tu choisi ce métier ?
Amandine : Au départ j’ai été attirée par la prévention des risques professionnels.A défaut de pouvoir soigner les gens (en tant que médecin), j’y voyais la possibilité de leur éviter des accidents et maladies liés au travail. Par la suite, j’ai élargi mon champ de compétences à la gestion des risques et opportunités, cela permet de satisfaire ma curiosité, de ne jamais m’ennuyer car les domaines d’application sont vastes.
Qu’est ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
Amandine : J’aime la variété des sujets sur lesquels je suis amenée à travailler et le travail d’équipe. Quand je vois que quelque chose qui a été produit de façon collective fonctionne, que le résultat est palpable et que la situation s’en trouve améliorée. Ou quand j’entends des retours de patients qui se disent satisfaits de leur prise en charge, bien que je ne sois pas impliquée directement, je me dis que c’est le travail du groupe, et ça me fait plaisir.
Quelles sont les difficultés liées à ton métier ?
Amandine : C’est justement de faire travailler les gens ensemble et de faire évoluer des pratiques ancrées. Les freins au changement sont forts. Dès lors qu’on veut faire évoluer les choses en demandant aux professionnels de remettre en question des pratiques, cela peut-être plus ou moins long pour qu’ils s’approprient ces demandes et que finalement ils soient contents des changements opérés.
Quand on fait quelque chose, on s’expose forcément à des critiques qui peuvent avoir tendance à nous démobiliser. C’est stimulant de travailler avec des gens différents et en même temps, parfois c’est compliqué car il faut sans cesse s’adapter aux personnes que l’on en a en fasse de soi pour parvenir à leur faire passer les messages et à les faire adhérer à la démarche sans les brusquer. Cela nécessite beaucoup d’énergie.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ton métier?
Amandine : De la rigueur, de l’empathie et beaucoup de diplomatie.
Et s’il fallait résumer le métier en trois mots ?
Amandine : En 3 A : Analyse, Action et Amélioration